Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/278

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le moment choisi pour leur être le plus cruel, où il les frapperait d’un coup de tonnerre.

Il attendit quelques jours, toujours charmant avec eux, mais, en vérité, ils ne lui donnaient aucun prétexte à saisir.

Un matin, il prit à part la femme de chambre de Françoise.

— Pendant mon absence, M. Allart venait-il souvent ? lui demanda-t-il.

Cette fille fut très troublée et ne sut d’abord si elle devait prendre le parti de Mme du Quesnoy.

— Est-ce que madame n’a pas dit à monsieur si M. Allart venait souvent ou pas souvent ? répondit-elle, croyant être adroite.

— Vous êtes sotte, dit-il, vous y perdrez.

— Mais je croyais que monsieur le savait bien, répliqua-t-elle d’un air innocent.

Ce seul mot fit payer cher à Joachim son interrogatoire. Ses domestiques le supposaient complaisant.

— Voilà pour vous acheter des dentelles, dit-il en lui donnant deux louis, vous m’apporterez les lettres que madame recevra ou qu’elle vous donnera à porter. Je vous les paierai.

— Mais si madame venait à le savoir ?

— Je vous renverrai.

J’ai fait là une chose assez vilaine, se dit-il, mais elle est de légitime défense.

Quand Françoise sortait, il rôdait quelquefois dans son appartement, furetant partout ; il secouait le petit meuble à écrire pour voir s’il ne serait pas ouvert.