Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/288

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dit celui-ci avec une colère plus froide et tout aussi terrible.

— À moi ! à moi ! hurla Joachim en levant la main pour le souffleter.

Allart le saisit violemment par le poignet. Joachim essaya de le frapper de l’autre main. Allart, furieux, chercha à le terrasser.

— Allart ! cria Françoise, suppliante et d’une voix rauque d’effroi.

On entendit des bruits de pas dans les pièces voisines. C’étaient les domestiques qui arrivaient. Allart lâcha les poignets de Joachim qui voulut se ruer sur lui. Il n’y voyait plus du tout. Il avait une rage insensée. Allart le repoussa.

Françoise se jeta au devant de M. du Quesnoy et lui cria, toute rayonnante de défi et d’indignation : Et moi, c’est moi qu’il faut frapper. Il la renversa du bras sur son fauteuil. La voix de Philippe éclata : Françoise, laissez-moi tuer ce misérable ! et Allart se précipita sur lui et le tint sous son genou. Une table, des chaises étaient tombées avec un terrible fracas.

La porte s’ouvrit deux valets apparurent. Joachim, qui déchirait les vêtements d’Allart en voulant se dégager, ne les vit même pas, il n’avait qu’une pensée, se relever, saisir une arme, un couteau, n’importe quoi pour abattre l’autre. L’entrée des deux laquais délivra Françoise paralysée d’horreur.

— Oh ! les domestiques ! arracha-t-elle de son gosier avec une inexprimable honte.

Allart, tournant la tête, les aperçut et abandonna