Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/295

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rieux ! Oh ! comme il aurait voulu pouvoir courir et rentrer dans cette maison pour savoir ce qui s’était passé, pour protéger son amie ; comme il regrettait de n’avoir pas quelque lieu sûr et secret où il pourrait l’emmener et la cacher ; comme sa main se raidissait, appelant impatiemment la poignée de l’épée vengeresse !

Françoise !… n’avait-elle pas souffert de quelque cruel traitement… l’insoutenable vision ! Il en avait presque un tremblement dans tout le corps. Et ne pouvoir rien faire ! Être lié par des lois de toute sorte, morales, sociales ! Mais c’était dérisoire, cette chance ou cette réparation de l’épée ! Et si l’autre avait tué Françoise, serait-ce assez que de le tuer !

Il ne répondait guère depuis un instant que par monosyllabes à ses amis.

— Comme vous êtes préoccupé ! Est-ce la première fois que vous vous battez ? lui dit l’un d’eux.

Il ne put y tenir.

— Je pense à cette malheureuse femme, s’écria-t-il d’une voix altérée, je suis horriblement inquiet.

— Ah ! lui fut-il répondu, oui, les pauvres femmes en pareil cas sont assez exposées… mais elles ont tant de ressources pour s’en tirer.

— Ma foi, dit l’autre, songez d’abord à votre peau.

Allart retomba dans le silence.

Il vit Françoise si abandonnée en ce moment ! Il pensa pour la première fois qu’il pouvait être tué, et alors qui protégerait sa pauvre amie désespérée ?

Il était navré ! Qui ? son frère l’abbé ? Mais le prêtre !