Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Puis, en deux groupes séparés, ils s’enfoncèrent dans le bois. On s’arrêta. Les quatre témoins parcoururent quelques pas de terrain, examinèrent la direction du soleil, les arbres. Les deux adversaires, éloignés, immobiles, muets, ne se regardaient pas.

Les épées furent tirées de leur enveloppe de toile verte. Deux des témoins en prirent chacun une, et les mesurèrent.

Préparez-vous, dirent-ils de cette voix sourde et profonde qui donne aux paroles la solennité d’un arrêt de mort.

— Puis chacun d’eux s’avança avec l’épée vers son champion.

Allart et Joachim jetèrent leurs habits et saisirent les armes avec une vivacité fébrile, emportée.

On les mit face à face, ils s’engagèrent aussitôt, avant que le plus âgé des témoins n’eût posé les épées pointe à pointe.

— Trop vite, trop près donc ! crièrent les témoins en courant à eux, et d’un ton ému, fâché.

Deux de ces messieurs les prirent par le bras, les firent reculer, les deux autres tinrent les épées à la pointe.

— Reculez encore, dirent-ils d’un accent précipité.

Les témoins étaient les plus troublés. Enfin ils placèrent les épées l’une contre l’autre, à la distance voulue.

— Allez ! dit une voix frémissante, malgré l’intention qu’on avait de la rendre forte et assurée. Des éclairs brillèrent à l’instant à travers un cliquetis aigu,