n’hésiterait pas devant la vérité, et enfin Françoise était son sang !
— Ah ! vous voilà, lui dit la baronne avec un étonnement dur, en la voyant entrer.
Bien qu’ébranlée, Françoise se dit que sa mère changerait en l’entendant.
— Je viens vous demander asile reprit-elle.
— Comment, asile, pourquoi ? s’écria la baronne effarouchée, mécontente de ce trouble qui survenait.
— Il m’a battue !
À ce souvenir, les lèvres de Françoise se crispèrent amèrement.
— Qui, Joachim ?
La baronne fut un instant confondue dans toutes ses idées sur les rapports de l’homme avec la femme. De la part de Joachim, c’était impossible. Sa partialité habituelle l’entraîna : S’il vous a battue, vous le méritiez, assurément.
— Il m’a renversée à terre à coups de poing, reprit Françoise, sombre, et d’un accent vibrant de sentiment.
— Oh ! par exemple dit Mme Guyons, persuadée que sa fille mentait pour l’apitoyer.
— Ne soyez pas injuste, ma mère, dit Françoise avec une douceur suppliante.
— Eh bien ! c’est à cause de vos vilaines intrigues. répliqua la baronne, tant pis pour vous, vous l’avez voulu.
— Mais je vous jure que je ne l’avais pas mérité, s’écria Françoise avec l’élan qui veut convaincre.