Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/304

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Malheureusement elle ajouta :

— Un tel homme peut-il être justicier d’aucune faute ?…

— Vous êtes toujours très mal avec lui, et vous devez exagérer, dit Mme  Guyons avec assez de colère.

Françoise vit que sa cause était perdue d’avance. Elle parla vite pour en finir le plaidoyer inutile.

— Il avait invité lui-même M. Allart à venir nous voir, il se disait ravi de le connaître, depuis plus d’un mois et hier soir, nous trouvant comme à l’ordinaire (nous l’attendions), il s’est jeté sur M. Allart, a voulu l’étrangler, m’a frappée odieusement, et ce matin il l’a blessé en duel…

— Et voilà de belles affaires pour nous ! dit la baronne consternée. Puis elle se fâcha : Ah ! vous me réserviez de grandes satisfactions pour mes vieux jours ! Eh bien ! mais que voulez-vous que je fasse ? Mon repos n’est-il pas déjà assez troubla par ce scandale ?

Je suis vieille, je ne puis faire vos affaires. Arrangez-vous. Vous vous êtes mise dans le fossé, je ne puis vous en tirer. Je ne puis pas vous garder ici, moi ; d’ailleurs, je vous l’ai déjà dit. Vous me dérangez, vous me rendez malheureuse, j’avais pourtant acquis le droit de vivre en paix. Je vous ai mariée, vous pouviez bien vous gouverner vous-même. Je ne trouve pas que vous ayez raison, ce n’est pas à vous que je puis donner mon appui.

Je n’ai aucun droit contre votre mari. C’était elle qui se plaignait.

— Je crains, interrompit Françoise avec une fermeté