Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/332

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— Ah ! madame la baronne !

Charlotte lui prit la main pour la baiser.

— Mais non, mon enfant, dit la baronne gracieusement en retirant sa main, je voudrais que ma fille fût aussi blanche que vous le croyez…

— Que je l’affirme. Elle a une telle vénération pour vous, madame ! Voudrez-vous la voir ?

— Non, non, pas encore, plus tard.

— Elle a tant souffert !

Mme  Guyons ne dit plus rien.

La baronne s’apprêtait. Elle partait pour Cernay. Ne se souciant pas de revoir Joachim, elle comptait prier Laure d’user de son influence. La demeure de Mlle  Guay étant sur le chemin, elle la ramena dans sa voiture, attelée en poste.

Le vicomte et la vicomtesse étaient heureusement à Cernay.

Laure déclara net qu’elle n’avait aucune influence sur son frère et qu’elle n’essaierait même pas d’intervenir, parce qu’il était très excité et se brouillerait avec elle.

— Mais enfin, madame, dit la baronne irritée, dans une circonstance aussi grave, on peut bien risquer de déplaire passagèrement.

— Je le ferais volontiers, si je n’étais sûre de l’inutilité de mes efforts.

— Eh bien, je veux voir le vicomte, reprit Mme  Guyons en haussant la voix.

— Mais c’est qu’il est en conférence d’affaires, répondit Laure contrariée.