Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/333

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— Ah ! peu m’importe, madame, s’écria la baronne en se dirigeant vers un autre appartement, je saurai si votre famille et la mienne sont divisées à jamais !

Laure sonna avec un mouvement d’humeur.

— Prévenez M. le vicomte, dit-elle à un valet de pied avec une nuance brutale dans la voix, que Mme la baronne Guyons désire le voir.

— Désire instamment le voir, appuya la baronne qui se mit à marcher à travers le salon sans plus parler à la vicomtesse.

M. Ballot se présenta. Laure salua la baronne et les laissa. Dès que Mme Guyons se fut expliquée :

— Mais, chère madame je ne connaissais pas cette nouvelle folie de mon beau-frère.

— Les amis de ma fille m’affirment quelle n’a jamais compromis l’honneur de son mari.

— J’écarte ce point, reprit-il ; en tout cas je comprends votre désir et je le partage. J’aurais pris moi-même l’initiative. Si nous laissons faire ce malheureux Joachim, il finira par nous couvrir de boue ! Je me mets à votre disposition, madame.

Ils convinrent d’user de tout leur crédit pour obtenir une ordonnance de non-lieu. Le vicomte était un homme considéré et pouvait être d’autant plus influent qu’il n’avait jamais rien accepté pour lui-même et jamais rien demandé pour personne. Il se contentait d’être un très habile agriculteur et un habile politique derrière le paravent. On était tout disposé, au pouvoir, à se l’attacher par toutes sortes de faveurs.

La baronne l’emmena à Paris.