Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/334

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Charlotte était rentrée, espérant le retour de Françoise, puisque les signes se dessinaient favorables. En effet, Mme du Quesnoy reparut, mais ayant l’air bien fatigué.

— Eh bien ! s’écria Charlotte en la pressant sur son sein.

— Rien n’est encore décidé, dit Françoise avec un accablement qu’elle n’avait pas au départ.

Elle raconta la séance à Mlle Guay.

Le cœur lui avait un peu manqué quand elle s’était arrêtée dans la salle d’attente.

Le monde de la loi est entouré d’un appareil glacial, menaçant, et porte une physionomie de brutale indifférence qui ne semble pas s’adresser à des êtres humains.

Puis, quand elle s’était trouvée dans le cabinet du magistrat, elle avait vu un homme bien élevé, d’une figure agréable même, parlant froidement, il est vrai, mais sans cet air d’hostilité auquel elle s’attendait. Il l’avait beaucoup questionnée en termes souvent pressants, mais toujours réservés, sur divers passages de ses lettres.

Trois ou quatre fois elle s’était aperçue qu’il cherchait à l’amener à se montrer coupable. Elle n’avait pas varié dans ses réponses sincères.

Il avait fort insisté sur la scène où Joachim et Allart s’étaient provoqués et frappés.

L’interrogatoire avait duré très longtemps. À la fin elle en était épuisée et ne savait plus trop ce qu’elle disait. Elle ne se rappelait que quelques points de tout