Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/336

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Après les épreuves, le ciel envoyait les adoucissements, et celui-là était un des plus grands.

Quant à son interrogatoire, Mme  du Quesnoy ne savait pas qu’il avait été en quelque sorte une faveur.

Au ministère de la justice, on n’avait pas été tenté de presser l’affaire, qui eût encore attiré l’attention sur le nom de M. du Quesnoy. Celui-ci n’était pas depuis assez longtemps éloigné des régions officielles, et un nouveau scandale succédant à celui de la Bourse eût encore embarrassé le gouvernement. Aussi, les démarches du vicomte Ballot et de la baronne Guyons furent-elles bien accueillies.

Mme  du Quesnoy envoya à monsieur Jean ce mot : « Qu’on se tienne sur ses gardes, la justice peut venir chez M. Allart d’un moment à l’autre. Qu’on lui épargne toute émotion. »

Dans l’état où il est, se disait-elle, ils pourraient le tuer. Oh ! jamais jamais je n’aurai d’apaisement. Quand j’échappe à un tourment, un autre est embusqué sur mon chemin. Quand donc cessera cette existence atroce ?

Françoise délibérait le soir d’aller chez Allart pour donner des indications plus précises à Jean, lorsque celui-ci arriva pour l’informer de la perquisition inutile.

— Et lui ? s’écria-t-elle. Elle se reprit : Et M. Allart ?

— Oh ! monsieur était encore trop absorbé. Il ne s’est douté de rien. Et ces dames ne l’avertiront que quand il sera tout à fait bien. Elles ont eu bien peur et elles sont bien en colère…