Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/337

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— Pauvres personnes !

Enfin, Françoise ne sentait plus son front et son sein étreints, opprimés comme pendant tous ces jours pénibles.

Charlotte vit la baronne pour la remercier au nom de sa fille. Mme Guyons lui demanda beaucoup de nouvelles de Françoise et la chargea de lui donner bon espoir.

Bientôt tous les intéressés reçurent l’avis qu’une ordonnance de non-lieu avait été rendue.

Combien Françoise aurait voulu revoir Allart ! Elle allait tous les jours à l’église prier pour lui, et devant ce retour de la protection divine, sa rancune même contre son mari se désarmait.

Elle n’était point encore quitte avec lui.

La colère de Joachim redoubla par l’impuissance même.

Qu’étaient-ce donc que ces juges ? Avec quoi les avait-elle achetés ? La baronne était donc intervenue ?

Fallait-il plier les épaules sous le poids de cette inimitié nouvelle qu’une seule minute de déraison lui avait créée ? Serait-il battu, bafoué, repoussé partout sans avoir une seule fois la joie de rendre un peu le mal qu’on lui faisait ?

Laure lui ayant appris tristement la part d’action qui revenait au vicomte, il songea à faire opposition à l’arrêt, à provoquer son beau-frère, à se faire sauter la cervelle. Il s’enferma chez lui durant deux jours. Il ne voulait plus voir personne sans s’en faire craindre. Il cherchait le moyen d’infliger le repentir à cette famille