Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/94

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aurait pu faire fuir Françoise éperdue et déchirée jusqu’au fond de ses appartements.

Rose s’habilla à la hâte, entraînée par les furies, et courut chez Laure, pour soulager, par un commencement d’action, sa tête et son cœur, tendus à en éclater.

Joachim se rendait chez sa belle-mère. Il lui fallait à tout prix obtenir la mission en Allemagne, soit qu’il rompît avec Mme d’Archeranges, et alors ce voyage serait un intervalle de repos, soit qu’elle vînt le rejoindre et vivre de fêtes avec lui. Néanmoins il maugréait fortement contre les femmes, au point de douter même de la baronne Guyons et de l’appui qu’elle lui prêterait.

Qui trouva-t-il dans le cabinet de travail de la baronne ? Sa femme.

Il crut qu’elle était venue pour se plaindre et fut d’abord déconcerté. La baronne écrivait, selon son habitude enragée, et Françoise, paraissant attendre qu’il lui plût de finir, avait l’air peu satisfait de la réception.

— Ah ! voilà Joachim, s’écria avec joie Mme Guyons, tu ne savais donc pas qu’il dût venir ?

— Non, répondit Françoise, qui affecta de ne pas regarder son mari.

— Eh bien, c’est une bonne surprise ! reprit sa mère. Et elle questionna Joachim, lui parla politique, économie politique, tactique.

Joachim se demandait si Françoise n’avait pas su sa sortie nocturne. Mme du Quesnoy ne voulait, devant sa mère, ni jouer une comédie de bonne intelligence avec lui, ni paraître absolument froide. Elle désirait aussi