connaître le but de la visite de son mari à la baronne, pensant bien, d’ailleurs, qu’il s’agissait de l’affaire d’Allemagne. Elle ne doutait point que Joachim ne sortît de chez Mme d’Archeranges.
Mais montrer aucune émotion, aucune souffrance de cette certitude, elle ne lui donna pas ce plaisir.
Sous l’influence de ces impressions, il y eut peu de chaleur dans la conversation avec la baronne, qui s’en prit à Françoise. Celle-ci ayant incidenté le discours de sa mère, par quelques monosyllabes :
— Oui, oui, et non, ah ! oh ! et c’est vrai ! dit brusquement Mme Guyons, je n’en ai que faire, je cause avec Joachim de choses qu’il connaît.
— Alors, j’opinerai seulement du bonnet, interrompit Françoise.
— Tu m’accuserais de négliger ce qui t’intéresse, reprit la baronne. As-tu été satisfaite de ta soirée ?
— Parfaitement satisfaite.
Joachim la regarda, mais elle ne semblait pas faire attention à lui.
— A-t-on inventé quelques chiffons nouveaux ?
— Oui, je crois qu’on a défait quelques chiffons, plutôt, répondit-elle négligemment.
Joachim croyait que sa femme se résoudrait à partir, il eût préféré avoir le champ libre.
— Et vous, Joachim, dit la baronne qui traitait toujours sa fille en enfant, êtes-vous plus content d’elle ?
Joachim et Françoise rougirent ensemble. Elle, froissée, lui, craignant que la baronne ne les entraînât à quelque scène nouvelle.