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Page:Duras - Ourika et Édouard, II.djvu/83

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CONCLUSION


C’est avec effort que je respectai les intentions d’Édouard, et que j’observai la parole que je lui avais donnée de ne pas chercher à le voir le reste du jour. L’amitié reconnaît difficilement son insuffisance ; elle croit pouvoir consoler, et ne sait pas que l’ami dont elle partage les maux n’est dans ses bras qu’un vain simulacre privé de sentiment et de vie. Je préparais cependant une consolation à Édouard : c’était de parler avec lui de madame de Nevers. Je la connaissais et je savais combien elle était digne de la passion qu’elle avait su inspirer. Je passai la nuit à réfléchir au sort d’Édouard, à cette fatalité dont il était la victime, à la bizarrerie de l’ordre social, à ce malheur indépendant des hommes, et cepen-