Cette généralisation est encore facilitée par deux autres circonstances. Plus le travail se divise, moins chaque organe social comprend de parties distinctes. À mesure que la grande industrie se substitue à la petite, le nombre des entreprises différentes diminue ; chacune a plus d’importance relative parce qu’elle représente une plus grande fraction du tout ; ce qui s’y produit a donc des contre-coups sociaux beaucoup plus étendus. La fermeture d’un petit atelier ne cause que des troubles très limités, qui cessent d’être sentis au delà d’un petit cercle ; la faillite d’une grande société industrielle est au contraire une perturbation publique. D’autre part, comme les progrès de la division du travail déterminent une plus grande concentration de la masse sociale, il y a entre les différentes parties d’un même tissu, d’un même organe ou d’un même appareil, un contact plus intime qui rend plus faciles les phénomènes de contagion. Le mouvement qui naît sur un point se communique rapidement aux autres : il n’y a qu’à voir avec quelle vitesse, par exemple, une grève se généralise aujourd’hui dans un même corps de métier. Or, un trouble d’une certaine généralité ne peut se produire sans retentir dans les centres supérieurs. Ceux-ci, étant affectés douloureusement, sont nécessités à intervenir et cette intervention est d’autant plus fréquente que le type social est plus élevé. Mais il faut pour cela qu’ils soient organisés en conséquence ; il faut qu’ils étendent dans tous les sens leurs ramifications, de manière à être en relations avec les différentes régions de l’organisme, de manière aussi à tenir sous une dépendance plus immédiate certains organes dont le jeu pourrait avoir à l’occasion des répercussions exceptionnellement graves. En un mot, leurs fonctions devenant plus nombreuses et plus complexes, il est nécessaire que l’organe qui leur sert de substrat se développe, ainsi que le corps de règles juridiques qui les déterminent.
Au reproche qu’on lui a souvent fait de contredire sa propre doctrine, en admettant que le développement des centres supé-