Aller au contenu

Page:Durkheim - Le Suicide, Alcan, 1897.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

S16 LE SUICIDE. qtie quand Tàge est venu un peu apaiser riiomme et lui faire sentir la nécessité d’une discipline <*). Enfin, nous avons vu dans ce même chapitre ni que, là où le mariage favorise Tépouse de préférence à l’époux, l’é- cart entre les deux sexes est toujours moindre que là où l’in- verse «a îieu W. C’est la preuve que, même dans les sociétés où l’état matrimonial est tout à lavantage de la fetnn^e, il Im rend woins de services qu’il n’en rend à l’homme, «forand c’ei* œ dernier qui en profite le plus. Elle peut en souffrir s’il lui «est contraire, plus qu’elle ne peut en bénéficier s’A «st conforme à ses intéfrèls. C’est donc qu’elle en a un moindre besoin. Or c’est cft que suppose la théorie qui vient d’être exposée. Les résultats que nous avons précédemment obtenus et ceux qui découlent du présent chapitre se rejoignent donc et se oonlbrôlent mutuel- lement. Nous arrivons ainsi à une conclusion assez éloignée de l’idée cpi’on Be fait couramment du mariage et de son rôle. ïl passe pour avoir été institué en vue de Tépouse et pour protéger sa faiblesse contre les caprices masculins. La monogamie, -eB par- ticulier, est très souvent présentée comme un sacrifice q«iie l’homme aurait fait de ses instincts polygamos pour relever et (1) Il^st même probable que le mariage, à lui seul, ae commence à pro- duire des e£Eets prophylactiques que plus tard, après trente an& £ii efkt, jusque-là, les mariés sans enfants donnent annuellement, en chiffres absolus, autant de suicides que les mariés avec enfants, à savoir 6,6 de 20 à 25 ans pour tes Tins «t les autres, 33 d’un c5té et 34 de Vautre ^e 25 ii dO ans. ïl «st dair cependant que les wérmgCB féconds sont, mèiDe à œtte période, beaucoup plus nombreux que les ménages stériles. La tendance au suicide de ces derniers doit donc ôtre plusieurs fois plus forte que celte des époux avec enfants ; par conséquent, elle doit être très voisine, comme intensité, de celle deti céMbatMTes. Nous ne pouvons malheureuBcmeint faire sur ce pohxt que des hypothèses;; car comme le dénombrement ne donne pas pour chaque âge k population des époux sans enfants, distinguée des époux avec enfants, il nous est impossible de calculer séparément le taux des uns et celui des autres pour dhaque période de la vie. Nous ne pouvons que donner les -chiffres aibsoliB, tels que nous les avons relevés au Ministère de la Justice pour lee amnéfis 1889-91. Nous les reproduisons en un tableau spécial qu’on trouvera à la fin de l’ouvrage. Cette lacune du recensement est des }>lus regrettables. (2) V. plus haut p. 185 et p. 205.