Aller au contenu

Page:Durkheim - Qui a voulu la guerre ?.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Note additionnelle


Le travail précédent était sous presse quand la Norddeutsche Allgemeine Zeitung du 21 décembre publia une réponse au Livre Jaune. Quelques-uns des faits cités au cours de notre étude y sont contestés. Nous ne parlerons ici que des contestations qui portent sur des faits de quelque importance.

1o On nie les concessions faites par l’Autriche à partir du 30 juillet. Le malheur est que la réalité de ces concessions a été reconnue par le gouvernement allemand lui-même. Le 1er août, comme l’ambassadeur d’Angleterre faisait remarquer à M. de Jagow que l’Autriche était maintenant toute disposée à causer avec la Russie, le secrétaire d’État répondit que ces dispositions conciliantes étaient dues « à l’influence allemande ». Quelle qu’en pût être l’origine, elles étaient donc réelles.

2o Un démenti partiel est opposé à la dépêche de M. Cambon relatant la conversation du roi Albert avec Guillaume II. L’Empereur n’aurait pas assisté à cet entretien ; seul, le général de Moltke aurait été présent et il n’aurait pas tenu le langage qui lui a été prêté. En réponse à ce demi-démenti, nous nous bornerons à affirmer que la source à laquelle M. Cambon a puisé ses renseignements est « absolument sûre ».

3o Enfin, la gazette allemande nie que la mobilisation autrichienne ait été antérieure à la mobilisation générale russe : la première aurait eu lieu dans la journée du 31, la seconde dans la nuit du 30 au 31. Mais, 1o) aucune preuve, de quelque sorte que ce soit, n’est donnée à l’appui de cette assertion. 2o) Le télégramme de M. Paléologue daté du 31 (L. J., no 118) dit expressément que la mobilisation générale russe a été déterminée par la mobilisation générale autrichienne. On oppose à ce témoignage un démenti que ne justifie aucun témoignage contraire. 3o) Le rédacteur de l’article paraît avoir oublié que, suivant M. Dumaine (L. J., no 113), la mobilisation générale autrichienne a eu lieu le 31 à la première heure : ce qui rend invraisemblable qu’elle ait pu être provoquée par la mobilisation russe, si celle-ci a eu lieu dans la nuit du 30 au 31. 4o) Enfin, un aveu de l’Allemagne tranche le débat. Nous avons vu (p. 42) que le 31 juillet, à deux heures de l’après-midi (heure de Berlin), Guil-