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amour vainqueur

me dire la vérité. Reviendrez-vous ? M’enverrez-vous de vos nouvelles ? Aimez-vous un autre ami ? Jamais, mon cœur ne fut plus épris d’amour, comme il le fut de votre personne.

Oh ! Harry, je vous donne ma parole d’honneur, dit Ninie, je reviendrai certainement à New York, avant longtemps ; et si quelques événements extraordinaires m’en empêchaient, je vous le laisserai savoir, et je serai heureuse, alors de recevoir votre visite.

À ce moment, comme le signal du départ du train était donné, Harry après avoir embrassé amoureusement sa Ninie et avoir salué la tante, se retira en déposant une lettre entre les mains de la jeune fille ; elle ouvrit quelques instants après, cette lettre conçue ainsi :



Ma chère Amie,

Permets-moi de t’écrire, ce que je ressens à l’occasion de ton départ ; et de te dire l’impression que tu fis sur mon âme quand je te vis pour la première fois ; en lisant cette poésie ci-incluse, de Gabriel Venise, tu te convaincras que je t’aime depuis le jour où je t’ai connue ; car elle est l’expression fidèle de ma pensée !

En te voyant t’éloigner de moi, mon cœur est serré, et je crains de mourir de chagrin !

La crainte que j’éprouve, d’apprendre que tes parents s’objectent à notre union ou que tu as changé tes amours, me laisse à demi-mort.

Qu’il me tarde d’avoir de tes nouvelles ! Ne me fais pas souffrir le supplice d’une trop longue attente ; car je suis impatient…

L’ennui que j’éprouvai de me voir privé de tes sourires, de l’agrément de la douce conversation, de l’ardeur de tes baisers, sera terrible !

Puisses-tu penser sérieusement à moi, et te faire un devoir de conscience, de tenir tes promesses envers celui qui pour toi, est prêt à sacrifier le reste de ses jours.

Veuille croire en mon amitié toujours sincère et persévérante.

HARRY