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Page:Duval-Thibault - Les deux testaments, 1888.djvu/62

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DEUXIÈME PARTIE
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MARIE LOUISE BERNIER.

CHAPITRE I.

S’enfonçant lentement dans son lit de nuages aux rideaux pourpres et or, le soleil versait la splendeur de ses derniers rayons sur les côteaux et les champs de Beauport, ce beau et gracieux village qui s’épanouit au côté de l’antique cité de Cartier.

Se dessinant sur le fond éclatant du ciel qui faisait ressortir leur sombre couleur bleue, les montagnes de Laval se dressaient fières et calmes dans le lointain.

Une clarté molle et rose, répandue dans les airs, prêtait un charme magique à la beauté du paysage, adoucissant même la teinte foncée du grand fleuve gris, qui passait calme et majestueux au pied des falaises qui bordent la rive nord, et laissent entrevoir au loin, Québec altier et sublime, sur un trône escarpé, d’où il jette à Lévis, par dessus les eaux, son défi éternel.

De temps en temps, un vent enjoué et doux s’élevait et courait légèrement le long de la route.

Il agitait en passant les feuilles des arbres et des buissons, et emportait au loin les suaves parfums des fleurs qui s’épanouissaient dans les parterres, devant les maisons qui bordaient le chemin.

Parmi ces maisons, il y en avait une qui se distinguait par son élégance parfaite et la beauté soignée de son entourage.

Elle était bâtie du côté sud de la route, dans la partie du village qu’on appelle le Sault, à cause de sa