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Page:Dyer - Pierrot chien de Belgique, trad Mathot, 1916.djvu/129

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chien de belgique
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rappela que c’était le premier rire franc et naturel qu’elle avait vu depuis longtemps. Certainement, tous ces soldats allemands n’étaient pas des monstres aussi terribles, après tout. En vérité, on pourrait aisément apprendre à aimer celui-ci.

Naturellement, petite Lisa n’était pas assez âgée pour comprendre que si tous les Allemands étaient des paysans bavarois et tous les Russes des moujiks polonais, il n’y aurait jamais eu de guerre.

Grand-Père s’était plaint parfois d’avoir de la raideur dans les articulations et Lisa se demandait si ce soldat ne souffrait pas du même mal. Elle ne savait pas au juste comment lui poser la question, aussi lui demanda-t-elle en flamand : « Pouvez-vous vous baisser ? »

Lisa avait une petite voix douce quoique d’un ton aigu et cela fit rire plus ouvertement le soldat. Il hocha la tête et articula quelques