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Page:E. Daudet - Le Comte de Paris, 1883.djvu/29

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La seconde fois, c’était il y a quelques semaines. Le comte de Chambord venait de mourir. Les princes d’Orléans étaient accourus pour lui rendre les derniers devoirs, le comte de Paris à leur tête. Une cérémonie avait eu lieu dans la petite chapelle de Frohsdorf. La famille et les fidèles du mort étaient seuls présents, et comme ce service funèbre était considéré ainsi qu’un acte privé, les plus proches parents, tous étrangers, avaient eu le pas sur les membres de la branche cadette, tous Français. Mais il restait entendu que les obsèques, qui devaient être célébrées quelques jours plus tard à Goritz, perdraient ce caractère intime pour revêtir un caractère national et que là, le deuil serait conduit, non par les plus proches parents, mais par le chef de la maison de France, le comte de Paris. Ce dernier l’avait compris ainsi et ne pouvait le comprendre autrement.

Voilà cependant qu’au moment où les princes d’Orléans allaient se retirer, cette question des funérailles de Goritz fut agitée.

C’était sur le perron même du château, en présence des personnages les plus éminents du parti royaliste, qui saluaient déjà dans le