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Page:E. Daudet - Le Comte de Paris, 1883.djvu/30

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comte de Paris l’héritier de la couronne. Ils entendirent alors avec stupéfaction le duc de Parme, neveu du comte de Chambord, déclarer qu’à Goritz les princes de la famille royale seraient placés, dans le cortège et à la cathédrale, dans l’ordre seul des liens de parenté.

Le comte de Paris s’éleva contre cette prétention et, comme son interlocuteur insistait, il s’écria :

« Dans ces conditions, je ne peux aller à Goritz. »

Dans cette réponse éclataient sa haute raison et son patriotisme. En une minute, il venait de comprendre qu’alors qu’il s’agissait de rendre un solennel hommage au descendant des rois de France, en présence de milliers de Français, l’aîné de la maison royale devait occuper derrière le cercueil la première place et ne pouvait la céder à des princes, tous étrangers ; il venait de comprendre que son pays ne lui pardonnerait pas d’avoir agi autrement.

Le duc de la Rochefoucauld-Bisaccia, qui était présent et s’était rapidement concerté avec le général de Charette, s’approcha du comte de Paris et lui dit :