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« Monseigneur, nous venons, le général de Charette et moi, au nom de la France, au nom de tous les Français qui sont ici, vous demander avec instance d’aller à Goritz comme vous en aviez l’intention et d’y prendre la place qui vous est due. En agissant ainsi, Monseigneur remplira les intentions de celui que nous pleurons.

— Je croirais manquer à la mémoire de l’auguste et cher mort qui est encore ici dans la chapelle, répondit le comte de Paris, si je ne réclamais pas pour la France la première place après le représentant de l’empereur d’Autriche. »

M. de Mun intervint alors et ajouta :

« Le duc de la Rochefoucauld a parlé au nom de tous les Français qui sont ici, Monseigneur ; à Goritz, c’est la cérémonie de la France.

— C’est parce que c’est la cérémonie de la France que je ne peux y paraître autrement qu’à ma place », répliqua vivement le comte de Paris.

Il y eut un moment de trouble extrême. Les mains étaient tendues vers le prince ; on le suppliait ; on lui disait qu’à Goritz les Fran-