Page:E. Daudet - Le Comte de Paris, 1883.djvu/8

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leur retour qui la réveillait. Elle s’augmentait de tout ce qui se répétait des témoignages de leur patriotisme. On savait leur conduite durant la guerre, leurs efforts pour combattre dans les rangs de l’armée, les stratagèmes ingénieux auxquels ils avaient eu recours pour déjouer les rigueurs et la surveillance d’une politique implacable. Comme autrefois, les noms de d’Aumale et de Joinville étaient dans toutes les bouches. On put saluer ces deux princes et le duc de Nemours, sous l’uniforme militaire, dès les premières revues qui suivirent nos désastres. À côté d’eux, on voyait apparaître, sympathique et charmant, merveilleux type de soldat français, ce jeune duc de Chartres dont le nom déjà rappelait une légende véritablement propre à lui gagner tous les cœurs. Le procès Bazaine, l’entrée des princes à l’Assemblée de Versailles, après l’abrogation des lois d’exil, autant d’incidents qui les refirent populaires.

Le comte de Paris, empêché de se mêler comme eux aux événements, resta en quelque sorte dans l’ombre, par suite de cette situation d’aîné de sa maison, qui lui créait des obligations et des devoirs spéciaux ; mais, le 5 août 1873, son nom fut prononcé tout à coup, à l’occasion de