tembre, cinq heures du soir. Elle fut adressée par le duc de Broglie à son frère, l’abbé de Broglie. La voici dans sa forme éloquente et concise :
« Tout est fini, mon cher ami, nous aurons à la fois le 24 février et 1815. La Chambre a été envahie pendant qu’elle s’était retirée dans ses bureaux ; envahie on ne sait trop par qui, par des gens du peuple, des gardes nationaux, le premier venu. Il n’y a pas eu de séance révolutionnaire, encore moins de résistance armée. Les députés de la gauche sont venus parler aux envahisseurs, et sont partis bras dessus, bras dessous avec eux pour l’Hôtel de ville. On y a, dit-on, proclamé un gouvernement provisoire de noms assez modérés : Jules Favre, Ferry, Picard et Trochu à la tête, qui a conservé toute sa popularité. Qu’en fera-t-il ? Et où est-il en ce moment ? Je n’en sais rien, et viens de le chercher en vain de lieu en lieu. Il est six heures et je n’ai que le temps de fermer cette lettre. La foule est paisible. L’impératrice est partie. Tout le monde a l’air content. Mais demain ! Et les Prussiens ! Ah ! quel abîme ! »
L’empire renversé, quel gouvernement allait