Page:E. Daudet - Le Duc de Broglie, 1883.djvu/26

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l’avenir semblait terriblement sombre, ne se constituait qu’au milieu de difficultés peu faites pour relever le prestige extérieur de la nation vaincue. La Commune régnait triomphante dans Paris. Aux catastrophes qui signalèrent sa chute succédaient bientôt les redoutables embarras créés par l’occupation du territoire, par la nécessité de payer la rançon qu’exigeait le vainqueur, par les divisions des partis. Dans ces circonstances, les diplomates choisis par M. Thiers pour représenter au dehors son pouvoir naissant lui apportèrent le plus utile appui. On ne saurait trop le répéter notamment en ce qui touche le duc de Broglie, qui eut à suivre les négociations relatives au traité de commerce de 1872 et les mena à bonne fin.

Cependant, entre M. Thiers et le parti auquel appartenait le duc de Broglie dans l’assemblée nationale, des dissidences naissaient chaque jour, s’accentuaient, s’aggravaient. C’est alors que l’ambassadeur offrit sa démission au président, à qui il fit dire par M. Barthélemy Saint-Hilaire qu’il la tenait à sa disposition pour le jour où elle lui causerait le moins d’embarras, ne voulant ni rester malgré lui ni lui imposer la nécessité de révoquer un député