Page:E. Daudet - Le Duc de Broglie, 1883.djvu/27

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déjà considéré dans l’Assemblée et qui portait un nom célèbre dans les fastes du parti libéral. M. Thiers ne voulut pas profiter de cette offre. Il ne l’a jamais rappelée au duc de Broglie, lequel quitta son poste un peu plus tard, quand ses convictions le contraignirent à combattre avec énergie la politique de M. Thiers, au renversement duquel il contribua si puissamment le 24 mai 1873. À dater de ce jour, la vie du duc de Broglie est étroitement liée à l’histoire de la troisième république, et quelque opinion qu’on professe, on est obligé de reconnaître qu’au cours de ces années agitées il ne cessa de se conduire en honnête homme, en citoyen peu préoccupé de son intérêt personnel et uniquement préoccupé de l’intérêt du pays. Le 24 mai l’avait fait vice-président du conseil et ministre des affaires étrangères ; bientôt, cédant son portefeuille au duc Decazes, il prit celui de l’intérieur, d’où pendant plusieurs mois il gouverna la France avec sagesse et désintéressement. Le but que, d’accord avec ses amis, il poursuivait, c’était l’organisation du septennat, de ce pouvoir qui venait d’être confié pour sept ans au maréchal de Mac-Mahon. C’était là l’objet de ses constants efforts, trop