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LIVRE XVII.

tion de tout ce que je viens de rapporter dans les archives de la couronne, déposées à Séville ; et c’est ainsi que la découverte de l’Amérique fut ajournée de plusieurs siècles.

Du moins la peine de Merlin ne fut pas toute perdue : sa rame, son aviron, sa gourde de pèlerin, surtout son bâton d’enchanteur, continuèrent de flotter et de marquer la route. Christophe Colomb les rencontra plus tard, un peu avariés et surchargés de mousse, mais très-reconnaissables encore. Grâce à ces bâtons flottants, il trouva l’Amérique.

II

Courses de taureaux, boléros et fandangos, rien ne manqua aux fêtes qui suivirent le retour du roi. Il fit défiler une grande partie de son peuple devant Merlin. Notre enchanteur remarqua que ce peuple se composait principalement d’âniers, de muletiers, qui tous chantaient des romances.

« Quelle jolie coutume ! » disait Merlin en leur faisant signe de s’arrêter devant lui. Et il prenait la peine de leur apprendre de nouvelles romances qu’il rapportait d’Orient.

« Ne vous méprenez pas sur leur compte, interrompait Alifantina. Je ne puis, il est vrai, vous offrir les mêmes décombres pittoresques que mes frères de Grèce