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MERLIN L’ENCHANTEUR.

III

Séville.

J’ai poursuivi le ravisseur. C’est à Séville que je l’ai atteint, comme il entrait dans l’Alcazar. Là je l’ai vu de mes yeux cet illustre enchanteur, ce don Juan de Tenorio, qui met son art à tromper les plus belles et à jouer avec l’amour ; d’abord un nom seul put sortir de ma bouche.

« Dolorès ! Dolorès ! où est-elle ? Qu’en as-tu fait, maudit ?

— Dolorès ? Ah ! oui ! Je m’en souviens. C’est à peine si j’ai pu soutenir sa conversation jusqu’à moitié chemin d’Alcala-la-Reale.

— Don Juan ! tu surpasses Caïn ! Il tuait simplement : toi, tu flétris pour mieux tuer. »

Et sur ce ton je parlai le langage tantôt du dernier juge, tantôt d’un père indigné, sans oublier que par sa conduite il déshonorait notre art.

« Vous seul, seigneur, pouvez me comprendre, a-t-il répliqué sans colère. Vous savez ce que c’est qu’aimer, Merlin !

— Oui, je le sais. Je pourrais vous l’apprendre, don Juan.

— Ce qui m’entraîne, seigneur (et en prononçant ces