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LIVRE XVIII.

fois, tu es la lumière, la beauté, l’amour incorruptible.

Nos deux âmes sont éternellement unies. Quoiqu’elles semblent former deux êtres, elles n’en font vraiment qu’un seul ; et c’est notre destinée sur la terre de nous confondre toujours plus intimement l’un dans l’autre pour vivre dans le ciel, rayon formé de nos deux vies. Dis-moi si ce n’est pas là ta croyance ?

Seulement nous avons à faire l’éducation l’un de l’autre avant d’entrer dans cette vie mystérieuse d’éternité où nous nous tiendrons à jamais embrassés et inséparables. N’as-tu pas, Viviane, pleine confiance dans celle haute religion où je vis retiré avec toi ?

V

DIANE DE SICILE À MERLIN L’ENCHANTEUR.

Apprenez, Merlin, que moi seule je prends encore votre défense. Sans moi ma filleule vous aurait renvoyé vos lettres.

Est-il croyable que vous ne rougissiez pas de lui donner déjà quatre ou cinq rivales, toutes tirées de la lie des peuples, une Isaline, une Florica, une Nella, une Marina, une Dolorès, une sauvagesse même, si je ne me trompe, dont la meilleure ne mériterait pas de dénouer les cordons de ses souliers ?