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MERLIN L’ENCHANTEUR.

rire même des étoiles du firmament. Un sourire, Diane ! m’entendez-vous ? Pas davantage. Interrogez, vous dis-je, tous vos messagers (j’en excepte les cigales menteuses). Pour moi, je ne crains pas le témoignage des mondes.

Quant à votre bonheur, je m’en fais garant. N’ayez plus aucun sujet d’alarmes. J’honorerai, comme il convient, votre vieillesse. Si vous aimez la chasse, vous irez pour votre plaisir, jamais pour le besoin.

Pensant de même sur presque toutes choses, nous vivrons ensemble sous le même toit. Le soir, au coin de l’âtre, quand vous commencerez une parole, c’est moi qui l’achèverai,

Je n’aime pas les courtisans ; d’avance, j’aime les vôtres.

Ne craignez pas que je diminue le nombre de vos gardes, estafiers, hallebardiers. Tous me plairont ; ils sont à vous, ils me seront sacrés.

Je promets que nul enchantement ne se fera sans votre conseil ; et pour commencer, mon premier souci sera de trouver la pierre qui change tout en or. La fumée sera pour moi et le trésor pour vous.

Ce qu’il y a de plus simple pour la noce est aussi ce qui me plaira le mieux. Une guirlande, une fauvette à tête noire qui chantera sur nos têtes dans la ramée. Point de festins, s’il vous plaît, ni d’ébats bruyants. Je les hais pour les autres ; les souffrirais-je pour moi ? Cependant une cérémonie grave qui témoigne pour tous.