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LIVRE XVIII.

J’arriverai avec les roses. Félicité ! félicité ! voilà ce que peut ajouter aujourd’hui.

Votre fils et féal,

Merlin l’enchanteur.


P. S. J’ai proposé tour à tour à Viviane de nous fixer soit au golfe de Golconde, soit à l’Alhambra, soit au Pérou. J’ai aussi quelque domaine dans l’Eldorado, quoiqu’il soit encore en friche. Décidez comme vous l’entendrez ; votre choix sera le mien.

Au besoin, si tout venait à nous manquer, je pourrais faire un cours de magie en Allemagne. Avec la connaissance que j’ai de ce pays-là, nous en vivrions fort à notre aise.

VII

MERLIN À VIVIANE.

Un dernier mot, Viviane ; non pas une lettre, mais un hymne ; non pas un hymne, mais une triade, notre épithalame !

Que disaient-ils que les bardes ne peuvent chanter les jours heureux ? Au contraire, le malheur appauvrit le cœur de l’homme. Rien de plus monotone que la plainte éternelle du roseau sur la grève.

Moi, je chanterai ma félicité sur tes lèvres et je le bâtirai un hymne que le temps ne pourra renverser.