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MERLIN L’ENCHANTEUR.

Les êtres heureux le répéteront d’âge en âge, dans la saison printanière, jusqu’à ce que la terre elle-même bondisse dans l’enfantement d’un jour nouveau.

Allez ! publiez cette nouvelle, vous, troupe bigarrée, oiseaux des forêts, qui possédez un trésor de chansons bocagères dans vos gosiers enivrés de la rosée du matin !

Dites, publiez au loin : « Merlin épouse aujourd’hui Viviane ! »

Qu’ils se réjouissent au fond de leurs cœurs, tous ceux qui aiment, et que les mondes consolés oublient les pleurs qu’ils ont versés.


P. S. Viens au-devant de moi, Viviane, par le petit sentier du bois ; c’est là que je veux te revoir.

VIII

À peine Alifantina fut instruit des projets de départ de Merlin, il mit tout en œuvre pour le retenir. Car chaque jour le roi appréciait davantage notre enchanteur, et peu s’en fallait qu’il n’eût remis entre ses mains la direction de l’empire. Aussi est-il reconnu que jamais les Espagnes n’avaient été si prospères.

Tantôt Merlin enseignait à un coutelier de Tolède l’art de tremper dans le Tage les bonnes lames recour-