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MERLIN L’ENCHANTEUR.

renommée d’enchanteur. « Après tout, se disait-il, les songes ne valent-ils pas bien la vie ? Je n’ai pu, il est vrai, malgré mon bon vouloir, conserver à Arthus son empire réel. Mais je lui ai donné à la place l’empire des songes. Qui sait si celui-là n’est pas le véritable ! »

Ces réflexions n’étaient qu’un artifice de l’enchanteur pour dissimuler son impuissance à lui-même. Qu’il était loin de l’ingénuité de ses premières années ! Il commençait à se payer de mots. Pour la première fois, il manqua de franchise avec lui-même, au lieu de reconnaître qu’il n’était plus ce qu’il avait été. Hélas ! combien ce premier tort a eu d’irréparables suites !