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LIVRE XX

LE SOMMEIL D’AIRAIN


I

Vous qui passez, n’éveillez pas le roi Arthus. Ne pas voir le crime heureux ; ne pas entendre ses fanfares ; ne pas voir le sourire des esclaves ; ne pas entendre le sifflement des serpents ; ne pas respirer l’encens qui brûle aux pieds des méchants, là est le bonheur. C’est celui que goûte Arthus dans son sommeil sacré. Que ne suis-je de pierre ou glacé comme lui !

Plusieurs saisons ayant passé, la léthargie étant toujours aussi profonde, Merlin se décida à réveiller brusquement le monarque, au risque de bouleverser l’étiquette féodale. Il s’approcha de lui et le tirant par un pan de son manteau fleurdelisé :