Page:Eckermann - Conversations de Goethe, t1, trad. Délerot.djvu/422

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« Mon fils aîné a un escadron de hussards ; pour un jeune homme de vingt-cinq ans, c’est beaucoup. Mon second fils vient d’obtenir à Oxford le grade de maître ès arts, et il va passer quelques mois à la maison avant d’aller dans le monde. Comme il a plu à Dieu de me prendre leur mère, c’est ma plus jeune fille qui conduit ma maison. Mon aînée est mariée, et vit dans sa famille.

« Telle est la situation domestique d’un homme dont vous avez été assez bon pour vous informer. J’ai une fortune assez grande pour vivre tout à fait comme je le désire, malgré quelques pertes très-lourdes. J’habite un beau et vieux château, où tout ami de Goethe sera en tout temps le bienvenu. Le vestibule est garni d’armures qui auraient été bonnes, même pour Jaxthausen ; un gros chien braque veille à l’entrée.

« J’ai d’ailleurs oublié l’homme qui savait prendre soin qu’on ne l’oubliât pas tant qu’il vécut. J’espère que vous pardonnerez les fautes de l’ouvrage, en pensant que l’auteur était animé du désir d’être envers cet homme extraordinaire aussi sincère que ses préjugés d’insulaire pouvaient le lui permettre.

« Cette occasion de vous écrire qui s’est offerte à moi tout à coup et par hasard, grâce à un voyageur, ne souffrant aucun retard, le temps me manque, et je ne peux plus que vous souhaiter une santé et un repos constants, et vous assurer de mon très-sincère, très-profond respect.

« Walter Scott.
« Edimbourg, 9 juillet 1827. »

Cette lettre, comme je l’ai dit, fit à Goethe le plus grand plaisir. — Il dit que les hommages qu’elle ren-