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teur Etienne Schütze[1], le conseiller de gouvernement Schmidt[2] ; ce dernier a joué quelques sonates de Beethoven avec une rare perfection. J’ai éprouvé le plus grand plaisir dans la conversation de Goethe et de sa belle-fille, qui a toute la gaieté de la jeunesse, et joint à un aimable caractère infiniment d’esprit.

* Jeudi, 10 octobre 1822.

En soirée chez Goethe, avec le célèbre Blumenbach de Gœttingue. Blumenbach[3] est âgé, mais d’un extérieur riant et gai ; il a su conserver toute la mobilité de la jeunesse. On ne croirait pas avoir devant soi un savant. Il a une cordialité joyeuse et sans contrainte ; il ne fait aucune cérémonie, et très-vite on est tout à fait à son aise avec lui.

* Mardi, 5 novembre 1822.

En soirée chez Goethe. Le peintre Kolbe[4] y assistait. On nous a montré de lui un tableau parfaitement peint ; c’est une copie de la Vénus du Titien, de la galerie de Dresde. — J’ai trouvé aussi M. Eschwege[5] et le célèbre

    ques tragédies de Voltaire, et Iphigénie de Racine. En 1810, on avait joué à Ycimar Zaïre, traduite par lui.

  1. Mort en 1839. Poëte et esthéticien. Il a publié sous le titre Heures sereines un recueil de récits humoristiques. — Voir plus loin.
  2. Mort en 1830. C’était un grand amateur de musique.
  3. Blumenbach avait alors soixante-dix ans et il a vécu encore plus longtemps que son ami Goethe, car il n’est mort qu’à quatre-vingt-huit ans. Il a passé toute sa vie dans la petite ville de Gœttingue comme Goethe dans son cher petit Weimar.
  4. Peintre d’histoire et de genre, professeur à l’Académie des beaux-arts de Berlin. Mort en 1853.
  5. Minéralogiste et géologue. Auteur d’ouvrages sur le Brésil, où il avait été directeur général des mines. — Voir Goethe’s Werke, XXXII, 215 ; LI, 52.