Page:Eckermann - Conversations de Goethe, t2, trad. Délerot.djvu/498

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Après ces réflexions générales, abordons enfin l’ouvrage dont nous avons indiqué le titre.

Les journaux de Paris nous entretenaient de cet incident depuis le mois de mars (1830) et ils prenaient parti pour l’un ou l’autre des adversaires. Après que la discussion se fut continuée pendant un certain nombre de séances, Geoffroy Saint-Hilaire a jugé utile de porter le débat devant un plus grand public, et il a publié sa brochure. Nous l’avons lue et étudiée, mais nous avons eu à lutter contre plus d’une difficulté ; c’est là ce qui nous a décidé à écrire le présent article ; nous espérons qu’il rendra quelques services à plus d’un lecteur de cet ouvrage.

Donnons d’abord la chronique de cette lutte académique. Le 15 février 1830, Geoffroy Saint-Hilaire lit un rapport sur un mémoire écrit par quelques jeunes gens, sur l’organisation des mollusques ; dans ce mémoire perce un penchant pour la méthode à priori, et l’unité de composition organique est présentée comme étant la vraie clef de l’étude de la nature. — Le 22 février, le baron Cuvier lit un second rapport, où il déclare que le prétendu principe que l’on a donné comme unique n’a qu’un rang très-subordonné, et il en expose un autre qu’il croit plus large et plus fécond. — Geoffroy Saint-Hilaire répond immédiatement, et, dans son improvisation, il fait une profession de foi décidée. — Le 1er mars, Geoffroy Saint-Hilaire lit un mémoire où il cherche à prouver la nouveauté et la haute utilité de la théorie des analogues. — Le 22 mars, il applique cette théorie à l’organisation des poissons. Le baron Cuvier, à propos d’une discussion sur l’os hyoïde, émet des idées qui ont pour but de détruire les arguments de son adversaire. — Le 29 mars, Geoffroy Saint-Hilaire défend ses vues sur l’os hyoïde et ajoute à cette défense des considérations générales.

Dans son numéro du 5 mars, le journal le Temps avait publié un article favorable à Geoffroy Saint-Hilaire, sous le titre : De la théorie de l’harmonie philosophique des êtres. Le National avait parlé dans le même sens (numéro du 22 mars).

Geoffroy Saint-Hilaire fait alors imprimer le récit de ce qui s’est passé, et met en tête une introduction, datée du 15 avril, qui porte pour titre : De la théorie des analogues. — Il y expose ses vues avec un développement suffisant, et va ainsi au-devant du désir que nous ressentions de voir cette discussion rendue intelligible à tous ; il démontre en même temps la nécessité de traiter la question dans