Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/210

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bien ne voir jamais cette lady Anne ; je me sens disposée à la détester plus que toute autre, sans en excepter mistriss Luttridge.

Bélinde fut surprise et choquée de la manière avec laquelle lady Delacour interprétait la généreuse pitié de lady Anne. Elle essaya en vain de changer son opinion sur lady Percival : c’était une femme d’un mérite distingué ; elle avait excité la jalousie de lady Delacour ; celle-ci n’écoutait jamais la raison.

Vous m’avez appelée votre amie, dit Bélinde, et je serais indigne de ce nom, si je n’avais pas le courage de vous dire la vérité, et de vous faire sentir quand vous avez tort.

Et moi, je n’ai pas la force de vous écouter, ma chère, dit lady Delacour ; — ainsi votre amitié n’aura rien à se reprocher : supposez que vous ayez dit tout ce qu’il y aurait de raisonnable, de bon et de sublime à dire, et que vous