Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/23

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quelque distance de Somerville. Lorsqu’ils s’imaginèrent qu’il avait oublié ses premières habitudes et son ancien maître, ils crurent pouvoir s’aventurer à l’employer plus près du bourg. Mais le pigeon avait meilleure mémoire qu’ils ne le supposaient. Ils le lâchèrent d’un sac où ils l’avaient enfermé près de Ballinagrish, dans l’espoir qu’il s’arrêterait à la maison du cousin Cox, sur la route de Somerville. Mais, quoique le pigeon eût été à dessein abéqué dans cette maison pendant une semaine depuis son enlèvement, il ne s’y arrêta pas et s’envola du côté de la demeure de son ancien maître, à Somerville. Il alla se percher à la fenêtre de la cuisine, comme on le lui avait appris autrefois. Son maître heureusement, l’entendit, et le pauvre Brian courut plein de joie ouvrir la fenêtre et le fit entrer.

« Ô mon père ! voici mon pigeon blanc qui revient tout seul à la maison, s’écria-t-il ; je cours le montrer à ma mère. »

En ce moment le pigeon secoua ses ailes, et Brian aperçut un petit billet sale qu’il détacha et qu’il ouvrit aussitôt. C’était un griffonnage à peine lisible ; mais enfin il parvint à déchiffrer ces mots :

« Nous somme uite ici. Je vous envoit les non o bas. Nous seron a dix heur se soir chez mon paire