Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/250

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Henri saisi d’étonnement. Ma foi, c’est la chose du monde à laquelle je me serais le moins attendu. Je ne vous aurais jamais cru de ces gens qui peuvent s’occuper d’un costume ; je supposais que vous eussiez trouvé extravagant qu’on fît faire un habit pour s’en servir un seul jour ; et là-dessus lady Diana pense tout comme moi, car, lorsque je lui citais la devise de votre cheminée de cuisine : il n’y a pas de petite économie, elle se mit à rire, et me dit que je ferais bien de ne pas vous parler de mon costume et de m’adresser pour cela directement à ma mère. Mais je vais dire à lady Diana combien vous êtes bon, mon oncle, et lui apprendre à quel point elle s’était trompée.

— Prends garde, dit M. Gresham, cette dame ne s’est peut-être pas trompée du tout.

— Mais ne venez-vous pas de dire que vous donneriez un costume à Benjamin ?

— Oui, mais j’ai dit : « S’il le croit indispensable. »

— Je réponds qu’il vous en demandera un. On ne peut pas s’en passer.

— Laisse au moins Benjamin en juger par lui-même.

— Mais, mon cher oncle, je vous assure, dit Henri avec vivacité, que la chose est toute jugée ; je vous donne ma parole que lady Diana a décidé que ses fils auraient des costumes verts et blancs