Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/89

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delier dans la grand salle du bas, et je me suis couchée la dernière.

— Je suis sûr cependant de ce que je vous dis, madame, » répliqua Franklin.

Tirebouchon avait en effet changé de chandelier en revenant du cabaret.

« Mais, madame, hasarda Félix, vous vous trompez. Je me rappelle parfaitement que, lorsque le sommelier est allé se coucher hier soir, il avait ce chandelier verni.

— Vraiment, monsieur, je ne me rappelle pas ? Je n’ai cependant pas, que je sache, une tête de linotte, et pourquoi dites-vous que je ne me rappelle pas ?

— Oh ! madame, s’écria Félix, je vous demande pardon. Je disais seulement que vous vous trompiez peut-être ; et je voulais vous engager à rappeler vos souvenirs.

— Je me rappelle ce qui me plaît, monsieur. Quant à vous, veuillez tenir votre langue. Pourquoi vous mêlez-vous de ce qui ne vous regarde pas ? Quel intérêt avez-vous dans tout ceci ?

— Je n’en ai aucun, madame, je n’en ai aucun, je vous assure. Je vous demande pardon. »

M. Tirebouchon ne savait plus quelle contenance tenir, lorsque Mme Churchill agita la sonnette, Mlle Pamfret suspendit son interrogatoire pour assister au lever de sa maîtresse.