Page:Edgeworth - L Absent tome 1.djvu/145

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Nugent appréciait trop, peut-être, une instruction qu’elle ne possédait pas ; et, tout-à fait exempte d’envie, elle considérait son amie comme un être supérieur, et avait pour elle une admiration qui allait jusqu’à l’enthousiasme : et maintenant, attentive, charmée, elle écoutait tour-à-tour miss Broadhurst, M. Salisbury et lord Colambre, s’entretenant ensemble sur des sujets littéraires ; et elle les écoutait avec une physionomie si pleine d’intelligence, si animée, et qui peignait si bien la bonté et la beauté de son âme, que, bien souvent, ces deux messieurs n’étaient plus à ce qu’ils disaient.

« Continuez, je vous prie, » dit-elle un jour à M. Salisbury, « vous vous taisez peut-être par politesse, par pitié pour mon ignorance ; mais quoique je sois ignorante, vous ne m’ennuyez pas, je vous assure. Auriez-vous lu les Mille