Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/27

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que j’étois à ma maison de Sherwood : pouvoit-on rester décemment tout ce temps-là dans un même endroit ? Je brûlois d’en partir. Mon intendant, qui ne me voyoit point avec plaisir passer l’été chez moi, ne trouva rien de plus simple que de me persuader que l’eau qu’on y buvoit étoit malsaine et avoit une qualité saumâtre. L’homme qui m’annonça cette fâcheuse nouvelle n’en avoit pas bu d’autre toute sa vie, et il jouissoit d’une parfaite santé. Mais c’eût été une tâche trop pénible pour mon intelligence, que de comparer le rapport de mes différens sens ; et je trouvai tout simple de croire ce qu’on me disoit, quoique cela fût en parfaite opposition avec ce que me disoient mes yeux. J’allai donc à cinquante lieues de là prendre les eaux, d’après