Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/41

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laissant de lui l’idée d’un consommé fripon. Que devenir alors ? je me prononçai à moi-même mon arrêt. Comme un brigand se dit que tôt ou tard il faut finir par être envoyé au gibet, et règle sa conduite en conséquence, de même un jeune écervelé du bon ton sait qu’il faut après tout en finir par le mariage. Je sentois une horreur invincible pour cette catastrophe ; mais pouvois-je m’opposer à ma destinée ? je m’étois formé une opinion sur les femmes d’après les plaisanteries bannales de mes camarades, et d’après mes liaisons avec quelques femmes les moins estimables de leur sexe. N’ayant jamais éprouvé le sentiment de l’amour, je me figurois bien que quelque chose de semblable avoit pu exister dans les âges reculés, mais je n’en croyois pas l’existence possible au