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Page:Edmond-Mandey-La Vertu d Alfred-1924.djvu/14

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sons sans en trouver une qui lui donnât satisfaction. Cependant, elle ne pouvait pas laisser les choses comme ça ; il lui fallait une vengeance…

Elle arrivait chez elle. Sur le seuil, elle se souvint de la lettre de sa belle-sœur et de l’arrivée prochaine de son neveu… Encore une contrariété… Ce jeune Alfred venait à une bien mauvaise heure…

Adrienne se souvenait de sa conversation du matin avec Julie et des instructions qu’elle avait données à celle-ci pour préparer le lit d’Alfred dans le petit salon…

Décidément, cet intrus était bien importun.

Julie vint lui ouvrir.

— Tiens, madame, dit-elle.

— Cela vous étonne.

— Oui, Madame avait dit qu’elle ne rentrerait pas déjeuner.

— C’est vrai… Je n’y avais plus pensé…

— Madame a l’air tout chaviré…

Adrienne regardait sa servante…

Ce n’est rien… dit-elle… un malaise…

— Ta, ta, ta… Madame m’a dit ce matin qu’elle était trompée… Madame vient de faire une scène à son ami… certainement… et c’est ce qui l’a toute bouleversée ainsi.

— De quoi vous mêlez-vous ?…

— Oh ! De rien… Madame m’excusera…

Adrienne contemplait encore une fois longuement la femme de chambre.

— Est-ce que j’ai quelque chose qui déplaît à Madame ? fit celle-ci étonnée de cette inspection prolongée…

— Non, pas du tout… Dites-moi, depuis que vous êtes ici… cela fait un mois environ, M. Paul Declaux n’est pas venu souvent…

— Je ne me rappelle pas ce Monsieur…

— Oh !… Il ne vient que très rarement.

C’était en effet, une habitude prise depuis son veuvage par Adrienne de ne recevoir presque jamais son amant chez elle…

C’est pourquoi il était inconnu de la camériste…