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PREMIÈRE SECTION.

puis on arrive à Séville. De cette ville à la mer on compte 60 milles.

Quant à la seconde route (la route par terre), elle est comme il suit :

D’Algésiras on se rend à Aretba ارتبة, puis à la rivière de Berbât نهر برباط, puis à Nisana نيسانة, village ; puis à la ville d’Ebn-Selim مدينة ابن سليم, puis à Djebel Mount جبل منت, puis à Aslouka عسلوكة, village où est une station (posada) ; puis à el-Modaïn المداين, puis à Deïrat el-Djemala ديرة الجمالة, station ; de là à Séville une journée.

« Cette dernière ville est grande et bien peuplée, les édifices y sont hauts, les murailles solides, les marchés vivants et animés par une population considérable. Le principal commerce de cette ville consiste en huiles qu’on expédie à l’orient et à occident par terre et par mer ; ces huiles proviennent d’un territoire dit el-Charf الشرف, dont l’étendue est de 40 milles, et qu’est entièrement planté d’oliviers et de figuiers ; il se prolonge depuis Séville jusqu’à Lebla لبله (Niebla), sur une largeur d’environ 12 milles. Il y existe, dit-on, huit mille villages florissants, un grand nombre de bains et de maisons de plaisance. De Séville au lieu où commence ce territoire on compte 3 milles. Il se nomme el-Charf الشرف, parce qu’en effet[1] c’est la partie la plus haute du district de Séville ; il se prolonge du nord au sud, formant une colline de couleur rouge, Les plantations d’oliviers s’étendent jusqu’au port de Lebla لبله (Niebla). » Séville est bâtie sur Les bords du Wad al-Kebir ; واد الكبير, c’est-à-dire du fleuve de Cordoue نهر قرطبة.

Lebla لبله est une ville ancienne, jolie, « de moyenne grandeur, et ceinte de fortes murailles, » à l’orient de laquelle coule une rivière venant des montagnes, et qu’on passe auprès de cette

  1. Cette étymologie donnée par l’Édrisi paraît préférable à celle que propose M. Conde, pag.  157.