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PREMIÈRE SECTION.

L’un d’entre eux nous dit : Savez-vous quelle est la distance qui vous sépare de votre pays ? Et sur notre réponse négative, il ajouta : Entre le point où vous vous trouvez et votre patrie il y a deux mois de chemin. Celui d’entre ces individus qui paraissait le plus considérable disait (sans cesse) : Wasafi (hélas !) voilà pourquoi le nom de lieu est encore aujourd’hui Asafi. C’est le port dont nous avons déjà parlé comme étant à l’extrémité de l’occident.

De Lisbonne, en suivant les bords du fleuve et en se dirigeant vers l’orient, jusqu’à Chantarin شنترين (Santarem), on compte 80 milles. On peut s’y rendre à volonté par terre ou par eau. Dans l’intervalle sont les champs dits de Belat بلاط. Les habitants de Lisbonne et la plupart de ceux du Gharb غرب disent que le blé qu’on y sème ne reste pas en terre plus de quarante jours, et qu’il peut être moissonné au bout de ce temps. Ils ajoutent qu’une mesure en rapporte cent, plus ou moins.

« Chantarin شنترين (Santarem) est une ville bâtie sur une montagne très-haute, au midi de laquelle est un vaste enfoncement. Il n’y a point de murailles, mais au pied de la montagne est un faubourg bâti sur le bord du fleuve (du Tage) : on y boit de l’eau de source et de l’eau du fleuve. Il y a beaucoup de jardins produisant des fruits et des légumes de toute espèce. »

De Chantarin à Batalios بطليوس (Badajoz) on compte 4 journées.

À droite de la route est Belch بلش (Elbas)[1], ville forte située au pied d’une montagne. « Dans la plaine qui l’environne sont de nombreuses habitations et des bazars. Les femmes y sont d’une grande beauté. »

De là (d’Elbas) à Batalios بطليوس (Badajoz), 12 milles.

De Marida مارده (Merida) à Kerkera ڪرڪرى (Caracuil)[2], forteresse, 3 journées.

  1. L’Abrégé porte يلش ou Ielch.
  2. L’Abrégé porte ڪرڪوى Kerekouï.