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QUATRIÈME CLIMAT.

hamd حمد, le a’thabi عثابى, le mucâdjir مقاجر et divers autres tissus de soie.

« Avant l’époque actuelle Alméria المرية était également renommée pour la fabrication des ustensiles en cuivre et en fer parfaitement travaillés. La vallée qui en dépend produisait une quantité considérable de fruits qu’on vendait à très-bon marché. Cette vallée, connue sous le nom de Bedjana بجانة, est située à 4 milles d’Alméria, On y voyait nombre de vergers, de jardins et de moulins, et ses produits étaient envoyés à Alméria. Le port de cette ville recevait des vaisseaux d’Alexandrie et de toute la Syrie, et il n’y avait pas, dans toute l’Espagne, de gens plus riches, plus industrieux, plus commerçants que ses habitants, ni plus enclins, soit au luxe et à la dépense, soit à l’amour de thésauriser.

« Cette ville est bâtie sur deux collines séparées par un fossé où sont des habitations. Sur la première est le château si connu sous le nom de Hissana حصانة : sur la seconde, dite Djebel el-Amïm جبل الاميم, est le faubourg : le tout est entouré de murs et percé de portes nombreuses. Du côté de l’orient est le faubourg nommé el-Haudh الحـوض, entouré de murs, renfermant un grand nombre de bazars, d’édifices, de caravansérails et de bains. En somme Alméria était une ville très-importante, très-commerçante et très-fréquentée par les voyageurs ; il n’y en avait pas en Espagne de plus riche et de plus populeuse. Le nombre des caravansérails enregistrés à la douane était de mille moins trente (970). Quant aux métiers à tisser, ils étaient, comme nous venons de le dire, également très-nombreux.

« Le terrain sur lequel est bâtie cette ville est, jusqu’à un certain rayon de tous côtés, fort pierreux. Ce ne sont que roches amoncelées et que cailloux roulés comme des dents molaires sous la terre végétale ; c’est comme si on avait passé au crible