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QUATRIÈME CLIMAT.

« Malaga مالقة, est une ville très-belle, très-peuplée, très-vaste et très-célèbre. Ses marchés sont florissants, son commerce étendu et ses ressources nombreuses. Le territoire environnant est planté en vergers de figuiers, produisant des fruits qu’on expédie en Égypte, en Syrie, dans l’Irâc et même dans l’Inde ; ces figues sont d’une qualité parfaite. Auprès de la ville sont deux grands faubourgs ; l’un se nomme Casala قسالة, et l’autre el-Tebânin التبانين. Les habitants de Malaga boivent de l’eau de puits, et cette eau, prise à la source, est d’une douceur extrême. Près de la ville est un torrent dont les eaux ne coulent que durant l’hiver et le printemps, et qui est à sec le reste de l’année. Notre intention étant, s’il plaît à Dieu, d’en reparler plus loin, nous revenons à Alméria المرية. »

Celui qui veut se rendre de cette dernière ville à Garnata Albira غرناطة البيرة (Grenade), doit faire d’abord 6 milles pour parvenir à Bedjana بجانة, ville jadis célèbre dont la population fut transportée à Alméria, « et dont il ne reste plus maintenant que des ruines et une grande mosquée qui est encore debout. Autour de Bedjana sont des vergers, des jardins, des lieux de promenade, et des vignobles produisant un revenu considérable aux habitants d’Alméria المرية. » À droite et à six milles de Bedjana بجانة est el-Hama الحامة, forteresse située sur le sommet d’une montagne. Les voyageurs dans les pays lointains rapportent qu’il n’en est point au monde de plus solidement construite et qu’il n’est point de lieu dont les eaux thermales soient plus efficaces. De tous côtés il y vient des malades, des infirmes ; ils y restent jusqu’à ce que leurs maux soient soulagés ou totalement guéris. Comme les habitants de la ville, dans la belle saison, prennent ces bains avec leurs femmes et leurs enfants, et y dépensent beaucoup d’argent, soit pour leur nourriture, soit pour leur entretien, il arrive que le loyer d’une habitation s’y élève quelquefois jusqu’à trois dinars (moravides) par mois.